Doué sans le savoir

Je m'appelle Julien, j'ai 24 ans et je viens de me faire larguer.

Jeune premier à l'ecole, je suis rejeté des enfants de mont âge mais aprécié des professeurs dû à mes notes.

Incompris de ma mère et ignoré par mon père, je trouve l'affection familiale au sein de mes demi-frères et soeurs.

Je sens bien que j'ai des facilités pour les études mais que cela ne remplit pas le vide en moi grandissant.

Le talent, le don, les facilités n'ont aucune valeur à mes yeux car cela ne necessite aucun effort.

Je m'engouffre donc dans des études d'ingenierie informatique pour répondre à l'attente parental de résultat. Je prends ces années par dessus la jambe, rend les devoirs en dernière minute. Je passe mon temps à jouer aux jeux vidéo et à fumer avec mes potes.

Le souffle de la passion n'y est pas, je survis et ne vis pas.

Le monde virtuel me happe et m'empêche de regarder le vide créé autour de moi de part mon activité anti-sociale.

Ma sensibilité à fleur de peau, je préfère les héros numériques aux amis bien réels.

L'examen de fin d'année concluant l'optention de mon Master approche à grand pas et je n'ai quasiment rien préparé. Nous devions être 4 à travailller sur ce projet. Au final nous ne nous retrouverons plus qu'à 2.

Cela ne m'affole pas davantage et je continue à gagner des niveaux à mon jeu vidéo favori du moment.

Une ombre paternel vient enrayer mon quoitidien en menaçant de me mettre à la porte si je n'obtiens pas ce diplôme. Il me reste alors un mois pour tout boucler, me remettre à niveau et pondre un prototype complexe...

J'aurai 20/20 à ce devoir.

Mais encore une fois, ceci n'a pas de valeur à mes yeux car je suis persuadé que c'est mon binôme qui en a fait la plus grosse partie.

Libéré des études, je m'octroie une année sabbatique. Je rencontre ma copine dont je tombe fou amoureux. Elle m'emporte et je me sens utile pour la première fois de ma vie.

Nous coulons des jours heureux, oscillant entre voyages, vacances entre potes et soirées festives.

Cette période dura 2 ans. 2 ans de bonheur intense. Le temps où je passais mes journées à jouer aux jeux vidéo me paraissait si loin. J'avais un but maintenant: m'occuper de quelqu'un, vivre au travers d'elle,respirer à deux, penser à deux...Je me voyais passer ma vie à ses côtés.

Elle,ne l'entendit pas du tout de la même manière et cassa brutalement ce lien entre nous. Mon monde s'ecroula, avec de nouveau ce sentiment amer d'abandon.

Le chaos prit la place du soleil et le noir abyssal celui de la lumière. C'était elle ma lumière, ma raison de vivre. Les odeurs, la nourriture, les amis, la vie, plus rien n'avait sa place et je refis le vide une fois de plus, retrouvant ce monde virtuel, cette bulle protectrice

faite de zéros et de uns réconfortants.

A la question : qu'allais-je faire de ma vie : le vide fertile n'avait pas sa place.

je dirais plus , un néant sinistre et sans fond qui m'emportait doucement dans ses profondeurs.

Je ne me sentais retenu par rien... Si ce n'est....

Ma tante !

Une femme "extra-ordinaire", au tempérament de feu et à l'esprit ouvert comme une sage de village. Toujours prête à aider son prochain et à t'offrir une bonne tasse de thé en t'écoutant lui raconter tes malheurs.

Elle m'apparut dans un songe après une nuit presque blanche de parties interminables. Elle était là, devant moi souriante et sereine, m'ouvrant les bras en disant :"Viens me voir en Brocéliande"

Je ressemblais à un Zombie sous anti-dépresseur. La tête et le coeur complètement vide, je décidais à mon reveil de rassembler les dernières forces de vie en moi et de rejoindre ma tante au pays des elfs et de Merlin l'enchanteur.

Elle m'accueillit comme une bête blessée, me prodiguant soins, affection et écoute. Dans la chambre de son fils, je passais mes journées à dormir. Je me reveillais et trouvais à côté de mon lit, le thé fait d'arômates choisies avec soin censé me requinquer. En effet en peu de temps, je sentis la vie reprndre en moi. Rapidement, elle mit une routine en place consistant à nous retrouver autour du poele et partager nos journées, nos regards sur la vie les émotions qui nous traversent. Au détour d'une de ces conversations, elle me parla de sa voisine, amie detentrice d'une méthode magique qui allait changer ma vie...Elle avait piquée ma curiosité.

Le lendemain, j'entrepris d'aller rencontrer cette amie au pouvoir encore inconnue.

En passant le pas de la porte, je la vis s'avancer vers moi avec un large sourire. Quelque chose de solaire se dégageait d'elle. Je me suis très vite senti à l'aise, comme chez moi.

Elle m'invita à m'assoir et me présenta le déroulé de son approche. Le principe semblait simple : parler de soi, raconter des histoires où l'on a pris beaucoup de plaisir. Je m'executais, ne voyant pas encore tr-ès bien où elle voulait m'emmener. Doucement mais surement, elle tissait le fil de mon excellence d'action. Je lui donnais la matière et tout en gardant son large sourire, elle m'emmena vers la decouverte du meilleur de moi: mon talent, mon génie créatif jusque là caché sous une tonne de mauvaises paroles, d'auto-flagellation, et de regards d'un entourage qui ne m'a jamais vraiment compris. C'était la première fois que l'on me regardait sous cette angle. Au départ, pas très à l'aise, hésitant, j'en redemandais pour être sur que je ne revais pas. L'amie fée voisine de ma tante ne lâcha rien. Elle continua sur plusieurs heures à nourrir cet esoace jusque là vide de mon être avec des paroles valorisantes, des exemples factuels de choses que j'avais réussies, des souvenirs où mon plaisir était bien présent. Je suis repartie de chez elle transformé à jamais. Ma tante a eu raison. Cette méthode magique a radicalement changé ma vie. Depuis j'ai trouvé un super poste d'ingenieur dans une boite de jeux vidéo et chaque jour, je prends un pied de dingue à faire ce en quoi je suis en maitrise et où je prends un max de plaisir. J'avais envie de crier au monde : "Merci le Mode Opératoire Identitaire et Itératif, Merci voisine la bonne fée, Merci ma tante"